
La transition énergétique québécoise n’est pas une contrainte, mais une opportunité historique de redessiner notre géographie économique en misant sur la souveraineté locale.
- Les projets citoyens et communautaires transforment les municipalités en productrices de leur propre richesse énergétique et financière.
- La commande publique et une stratégie de contenu local sont les accélérateurs qui permettent de bâtir un écosystème industriel québécois durable.
Recommandation : Chaque communauté doit commencer par cartographier son potentiel énergétique unique pour identifier les projets les plus porteurs et fédérateurs.
La conversation sur l’énergie renouvelable au Québec est souvent dominée par les grands chiffres, les objectifs nationaux et l’incontournable hydroélectricité. Pour l’élu local, l’entrepreneur régional ou le citoyen engagé, cette vision peut sembler distante, déconnectée des réalités du terrain. On évoque la nécessité de réduire notre empreinte carbone, un objectif louable mais abstrait. On pointe les obstacles, comme la complexité du raccordement au réseau ou l’intermittence du solaire et de l’éolien, renforçant l’idée d’une transition complexe et coûteuse menée d’en haut.
Pourtant, et si la véritable révolution se jouait ailleurs ? Si le débat national masquait l’essentiel : la transition énergétique est avant tout un projet de société profondément local. C’est une occasion sans précédent de réinventer nos territoires, de créer une richesse qui reste et se multiplie au sein de nos communautés. Il ne s’agit plus seulement de consommer une énergie plus propre, mais de la produire, de la maîtriser et d’en récolter les fruits collectivement. La véritable question n’est pas tant de savoir si nous allons atteindre nos cibles de GES, mais comment nous allons utiliser cette transition pour renforcer nos MRC, dynamiser nos PME et offrir un avenir durable à nos régions.
Cet article propose de changer de perspective. Nous allons délaisser la vision centralisée pour explorer le potentiel concret de la souveraineté énergétique locale. Nous verrons comment une communauté peut devenir productrice, comment une PME peut gagner en autonomie, et comment les politiques publiques peuvent catalyser la création d’un écosystème industriel intégré, entièrement québécois. C’est le passage d’une vision de l’énergie comme une simple commodité à une vision de l’énergie comme un levier de développement territorial.
Pour ceux qui préfèrent un format condensé, la vidéo suivante résume l’essentiel des grands types d’énergies renouvelables et leurs principes de base, offrant une excellente introduction visuelle aux concepts abordés dans ce guide.
Pour naviguer à travers les différentes facettes de cette opportunité, voici le parcours que nous vous proposons. Chaque section explore une dimension clé pour transformer le potentiel énergétique de votre territoire en une réalité économique et sociale.
Sommaire : La transition énergétique, un levier de développement pour les territoires québécois
- De consommateur à producteur : comment votre communauté peut lancer son propre projet d’énergie verte
- Autonomie énergétique pour votre PME ou ferme : quelle énergie renouvelable choisir pour votre réalité ?
- Le parcours du combattant pour brancher ses panneaux solaires au réseau : mythes et réalités
- Soleil, vent : que se passe-t-il sur le réseau quand les énergies renouvelables font une pause ?
- Au-delà de l’éolien et du solaire : la géothermie et la biomasse, les forces tranquilles de l’énergie québécoise
- Devenir une « communauté énergétique » : les exemples inspirants de municipalités québécoises qui ont pris leur avenir en main
- La préférence québécoise : comment la commande publique peut-elle être un levier pour bâtir nos filières industrielles ?
- Cartographier la richesse énergétique de son territoire : le guide pour que chaque communauté découvre son potentiel
De consommateur à producteur : comment votre communauté peut lancer son propre projet d’énergie verte
L’idée de produire sa propre énergie peut sembler titanesque, réservée aux grandes sociétés. Pourtant, le modèle de la coopérative énergétique citoyenne inverse cette logique en plaçant le pouvoir entre les mains des communautés. Il ne s’agit plus d’être un simple client, mais de devenir un acteur direct de la transition, un « citoyen-producteur ». Ce mouvement, qui gagne en popularité, s’appuie sur le financement participatif et l’implication locale pour développer des projets à échelle humaine, comme des parcs solaires sur les toits des bâtiments municipaux ou de petites éoliennes communautaires. Ce modèle n’est pas une utopie ; il est en pleine croissance, comme le démontre la présence de près de 1900 coopératives et 1,25 million de membres en 2023 rien qu’en Europe.
L’un des exemples les plus probants est celui du collectif Énergie Partagée en France. Leurs initiatives montrent comment des groupes de citoyens, via des campagnes de financement participatif, ont réussi à financer et à gérer des projets photovoltaïques. Ces projets ne se limitent pas à la production d’électricité ; ils renforcent le tissu social, créent une fierté locale et génèrent des revenus qui sont réinvestis directement dans la communauté. Le succès de ces projets repose sur une implication dès la première heure, un choix juridique adapté (COOP ou OBNL) et des partenariats solides avec les municipalités.

Comme cette image le suggère, la force de ces initiatives réside dans la collaboration et la vision partagée. Passer du statut de consommateur passif à celui de producteur actif est un changement de paradigme fondamental. C’est l’acte fondateur de la souveraineté énergétique locale, où la valeur créée par les ressources du territoire bénéficie directement à ceux qui y vivent. Pour les élus et les leaders communautaires, c’est une voie concrète pour bâtir des projets de société mobilisateurs et durables.
Plan d’action pour créer votre coopérative énergétique citoyenne
- Mobilisation et planification : Organiser des assemblées publiques pour présenter le projet, évaluer l’intérêt citoyen et former un comité de pilotage initial.
- Structuration juridique : Consulter des experts pour choisir le statut le plus adapté (coopérative, OBNL) et rédiger les statuts en fonction des objectifs communautaires.
- Financement participatif : Lancer une campagne de souscription de parts sociales auprès des résidents, des entreprises locales et de la municipalité pour lever les fonds nécessaires.
- Validation réglementaire : Déposer les demandes de permis, d’autorisation de raccordement et s’assurer de la conformité du projet avec le cadre réglementaire québécois.
- Partenariats stratégiques : Signer des ententes formelles avec la municipalité (ex: location de toitures), les installateurs et les institutions financières pour sécuriser le projet.
Autonomie énergétique pour votre PME ou ferme : quelle énergie renouvelable choisir pour votre réalité ?
Pour une PME ou une exploitation agricole, la maîtrise des coûts énergétiques est un enjeu de compétitivité crucial. La transition vers l’autoproduction n’est pas seulement un geste écologique, c’est une décision d’affaires stratégique qui vise la résilience et l’autonomie. Le Québec, avec son objectif d’installer plus de 10 000 MW d’éolien d’ici 2035, envoie un signal fort. Mais au-delà des grands parcs, des solutions décentralisées sont parfaitement adaptées aux besoins des entreprises.
Le choix de la technologie dépend entièrement de la réalité de l’entreprise. Le solaire photovoltaïque est idéal pour les bâtiments avec de grandes toitures bien orientées, comme les entrepôts ou les étables, permettant de couvrir une part significative de la consommation diurne. La géothermie, quant à elle, offre une solution de chauffage et de climatisation extrêmement efficace pour les PME du secteur tertiaire (bureaux, commerces) en réduisant drastiquement la facture d’électricité. Pour le monde agricole, la biomasse représente une opportunité exceptionnelle. Comme le souligne la professeure Marie-Josée Dumont, une autorité en la matière :
« L’intégration de la biomasse agricole dans la production énergétique offre une source fiable et durable pour les fermes, réduisant les coûts de déchets tout en créant des revenus additionnels. »
– Professeure Marie-Josée Dumont, Chaire de recherche sur la valorisation de la biomasse
Une étude de HEC Montréal sur la rentabilité de ces systèmes a d’ailleurs démontré que, malgré un investissement initial variable, le retour sur investissement est rendu très attractif par les économies d’énergie et les subventions disponibles. La valorisation des résidus agricoles (fumier, résidus de culture) en biogaz pour produire chaleur et électricité transforme un passif (la gestion des déchets) en un actif productif. C’est l’incarnation parfaite de l’économie circulaire appliquée au secteur énergétique, un pilier de la ferme de demain.
Le parcours du combattant pour brancher ses panneaux solaires au réseau : mythes et réalités
L’idée d’installer des panneaux solaires et de voir son compteur tourner à l’envers est séduisante. Cependant, la réalité du raccordement au réseau d’Hydro-Québec est souvent perçue comme un labyrinthe administratif. Il est crucial de démystifier ce processus. Le principal mythe est celui d’une opposition de principe du distributeur ; en réalité, le cadre existe, mais il est rigoureux pour garantir la stabilité et la sécurité du réseau pour tous. La réalité est que le processus demande de la préparation et de la patience.
Concrètement, les coûts ne se limitent pas à l’achat des panneaux. Hydro-Québec estime le coût moyen d’une installation résidentielle à environ 14 400 $, mais des frais supplémentaires peuvent s’appliquer si votre branchement local nécessite une mise à niveau pour accueillir la production. De plus, les délais administratifs pour la validation des dossiers peuvent s’étendre de un à trois mois. Ces éléments ne sont pas des obstacles insurmontables, mais des paramètres à intégrer dans son plan d’affaires pour éviter les mauvaises surprises.
Un autre aspect technique souvent sous-estimé est la fameuse « courbe du canard ». Ce phénomène, bien connu des gestionnaires de réseau, décrit le décalage entre le pic de production solaire (en mi-journée) et le pic de consommation (le matin et le soir). Comme le rappelle un expert, « la courbe du canard impacte la valeur de l’électricité produite en mi-journée, il est essentiel d’adopter des solutions de stockage pour en maximiser la rentabilité ». Sans système de batteries pour stocker l’énergie produite à midi et l’utiliser le soir, une grande partie de la production est réinjectée dans le réseau à un moment où sa valeur est la plus faible. L’intégration du stockage par batteries devient donc un complément quasi indispensable pour maximiser son autonomie et la rentabilité de son investissement.
Soleil, vent : que se passe-t-il sur le réseau quand les énergies renouvelables font une pause ?
La critique la plus fréquente adressée aux énergies solaire et éolienne est leur intermittence. Que se passe-t-il lorsqu’un nuage passe ou que le vent tombe ? La crainte d’une panne généralisée est un mythe tenace qui ignore la force et la flexibilité du réseau québécois. La clé de la stabilité ne réside pas dans une seule source d’énergie, mais dans la complémentarité intelligente d’un portefeuille énergétique diversifié, orchestré par une gestion de pointe.
Le pilier de cette stabilité est sans contredit notre hydroélectricité. Comme le souligne Hydro-Québec, « l’hydroélectricité agit comme une batterie géante, grâce à la flexibilité de ses réservoirs, permettant de compenser rapidement les variations de l’éolien ou du solaire ». Lorsqu’une baisse de production éolienne est anticipée, les opérateurs peuvent augmenter en quelques minutes le débit des turbines des barrages pour combler le manque, garantissant une alimentation continue et fiable. Cette capacité de modulation est un atout unique qui fait du Québec l’un des endroits au monde les mieux préparés à intégrer massivement les énergies renouvelables intermittentes.

Cette gestion ne repose pas sur l’improvisation. Comme l’illustre cette vue d’un centre de contrôle, Hydro-Québec s’appuie sur des technologies avancées. Selon son plan d’approvisionnement, la société d’État utilise des données météo à haute fréquence couplées à l’intelligence artificielle pour prévoir avec une grande précision la production solaire et éolienne à venir. De plus, le réseau québécois n’est pas une île. Des interconnexions stratégiques avec l’Ontario et les États-Unis permettent d’importer ou d’exporter de l’électricité pour optimiser la stabilité et saisir des opportunités commerciales, renforçant ainsi la résilience de l’ensemble du système.
Au-delà de l’éolien et du solaire : la géothermie et la biomasse, les forces tranquilles de l’énergie québécoise
Si l’éolien et le solaire captent l’essentiel de l’attention médiatique, ils ne sont que la partie visible de l’iceberg du potentiel renouvelable québécois. Deux autres filières, la géothermie et la biomasse, représentent des forces tranquilles, moins spectaculaires mais tout aussi stratégiques pour notre souveraineté énergétique locale. Elles offrent des solutions stables, prévisibles et parfaitement adaptées à des contextes spécifiques où le soleil et le vent ne sont pas toujours la meilleure option.
La géothermie, qui exploite la chaleur constante du sous-sol, est une solution d’une efficacité redoutable pour le chauffage et la climatisation des bâtiments. Son grand avantage est sa discrétion et sa constance. Des projets dans des écoquartiers de Montréal démontrent déjà comment des réseaux de chaleur géothermiques peuvent desservir plusieurs bâtiments, réduisant les émissions de GES de manière significative avec un impact visuel nul. C’est une technologie particulièrement pertinente pour la densification urbaine et les projets institutionnels (écoles, hôpitaux).
La biomasse forestière résiduelle, quant à elle, constitue une richesse territoriale majeure pour de nombreuses régions du Québec. Il s’agit de valoriser les résidus de l’industrie forestière (copeaux, sciures, branches) pour produire de la chaleur ou de l’électricité. Loin de concurrencer les usages nobles du bois, cette filière transforme un déchet en ressource. Selon Hydro-Québec, la biomasse peut atteindre un rendement total de 80% dans la conversion énergétique, ce qui en fait une option très performante pour les réseaux de chaleur municipaux ou les procédés industriels. Comme le résume un expert, « la biomasse et la géothermie représentent des piliers complémentaires pour un approvisionnement énergétique durable, avec des modèles économiques distincts mais viables à long terme ».
Devenir une « communauté énergétique » : les exemples inspirants de municipalités québécoises qui ont pris leur avenir en main
Le concept de « communauté énergétique » n’est pas un slogan, c’est une réalité tangible dans plusieurs régions du Québec. Il décrit des municipalités et des MRC qui ont décidé de prendre en main leur destin énergétique, non pas en opposition, mais en partenariat avec les grands acteurs. Ces pionniers démontrent que la transition énergétique peut être un puissant outil de développement économique et social, créant une boucle de valeur locale vertueuse.
Étude de cas : La MRC d’Avignon et la boucle de valeur éolienne
En Gaspésie, la MRC d’Avignon est un exemple phare. Plutôt que de simplement accueillir des parcs éoliens, la MRC est devenue partenaire dans les projets. Les redevances et les bénéfices générés par l’énergie du vent ne sont pas repartis à l’extérieur, mais ont été systématiquement réinvestis sur le territoire. Ces fonds ont permis de créer un fonds de diversification économique qui a soutenu des projets dans le tourisme, l’agriculture et les industries durables, créant des emplois et renforçant l’attractivité de la région. C’est la preuve qu’un projet énergétique peut devenir le moteur de tout un écosystème économique local.
Ce succès repose souvent sur une collaboration exemplaire, notamment entre les municipalités et les communautés autochtones, un partenariat vu comme un « vecteur clé de souveraineté et de prospérité ». Pour encourager cette prise en charge, les municipalités disposent de plusieurs outils réglementaires et fiscaux. Elles peuvent, par exemple :
- Adopter un zonage pro-solaire qui facilite l’installation de panneaux.
- Offrir des crédits de taxes foncières pour les bâtiments intégrant des énergies renouvelables.
- Favoriser les entreprises locales spécialisées dans leurs appels d’offres.
- Montrer l’exemple en améliorant l’efficacité énergétique de leurs propres bâtiments.
Ces actions, combinées, créent un environnement d’affaires propice et envoient un signal clair : notre communauté est ouverte et proactive face à la transition énergétique. C’est ainsi que l’on passe d’une vision subie à une vision choisie et maîtrisée du développement territorial.
La préférence québécoise : comment la commande publique peut-elle être un levier pour bâtir nos filières industrielles ?
La transition énergétique représente un marché de plusieurs milliards de dollars en équipements et services. La question stratégique pour le Québec est la suivante : serons-nous de simples acheteurs de technologies étrangères, ou saisirons-nous cette occasion pour bâtir notre propre écosystème industriel intégré ? La commande publique, notamment via les appels d’offres d’Hydro-Québec, est le levier le plus puissant pour orienter la réponse.
En intégrant des exigences de contenu local dans ses appels d’offres pour les parcs éoliens, Hydro-Québec a déjà démontré l’efficacité de cette approche. Ces clauses contractuelles obligent les développeurs à s’approvisionner en partie au Québec pour certains composants. Résultat : des usines de pales et de tours d’éoliennes se sont installées en Gaspésie et au Bas-Saint-Laurent, créant des centaines d’emplois durables et bien rémunérés dans des régions qui en avaient besoin. C’est la preuve que la dépense énergétique peut être transformée en investissement industriel.
Cette stratégie ne se limite pas à l’éolien. La commande publique a également été un catalyseur pour le développement d’usines québécoises de panneaux solaires et de systèmes de stockage par batteries. En garantissant un volume de commandes initial, l’État réduit le risque pour les entrepreneurs et encourage l’innovation locale. Comme le souligne un expert en développement industriel, « les sociétés d’État sont des catalyseurs essentiels pour garantir un volume d’affaires stable et favoriser l’exportation du savoir-faire québécois ». L’objectif n’est pas seulement de répondre à nos propres besoins, mais de positionner le Québec comme un leader et un exportateur de technologies propres. La préférence québécoise n’est pas du protectionnisme, c’est une politique industrielle visionnaire qui utilise l’argent des contribuables pour bâtir l’économie de demain.
À retenir
- La transition énergétique est avant tout une opportunité de développement économique local et de renforcement des communautés.
- Chaque territoire possède un portefeuille énergétique unique (solaire, éolien, biomasse, géothermie) qui attend d’être cartographié et exploité.
- La collaboration entre citoyens, PME, municipalités et sociétés d’État est la clé pour transformer le potentiel en projets concrets et en richesse durable.
Cartographier la richesse énergétique de son territoire : le guide pour que chaque communauté découvre son potentiel
Toute stratégie de développement local commence par une connaissance fine de ses propres atouts. En matière d’énergie, cela signifie passer d’une vision abstraite à une analyse concrète : où se trouvent nos meilleures ressources ? Quel est notre potentiel solaire, éolien, géothermique ou de biomasse ? La cartographie des richesses énergétiques est la première étape fondamentale pour toute municipalité ou MRC souhaitant devenir un acteur de sa propre transition. C’est un exercice qui permet de passer de l’idée à l’action en identifiant des projets réalisables et rentables.
Cet exercice n’est plus réservé aux grands bureaux d’études. Grâce à la disponibilité des données publiques et des outils open-source, il est aujourd’hui accessible aux collectivités. Des logiciels comme QGIS permettent de superposer différentes couches d’information : cartes d’ensoleillement, corridors de vent, inventaires de biomasse forestière et agricole, potentiel géothermique, etc. Il est frappant de constater que, selon le Ministère de l’Économie du Québec, plus de 80% des données nécessaires à cet exercice sont déjà disponibles librement. La richesse est là, documentée, attendant d’être analysée et mise en valeur.
Cependant, une carte technique ne suffit pas. Le succès d’un projet ne se mesure pas seulement en kilowattheures, mais aussi en niveau d’adhésion de la population. C’est pourquoi la cartographie doit impérativement inclure une dimension humaine. Comme le rappelle une consultante en développement durable, « l’acceptabilité sociale est une condition sine qua non pour le succès des projets énergétiques locaux ; il est primordial d’intégrer les populations dès les premières étapes ». Impliquer les citoyens via des consultations publiques permet non seulement de choisir les meilleurs sites techniques, mais aussi ceux qui respectent le paysage, l’environnement et la volonté collective. C’est la fusion de la science des données et de la démocratie locale qui donne naissance aux projets les plus robustes et les plus porteurs.
Pour mettre en pratique ces stratégies et transformer le potentiel de votre territoire en une réalité économique, l’étape suivante consiste à lancer un diagnostic énergétique local et à mobiliser les acteurs clés de votre communauté.