Reconnu mondialement pour sa puissante hydroélectricité, le Québec est depuis longtemps un leader en matière d’énergie propre. Pourtant, la transition énergétique nous invite à regarder au-delà de nos barrages. Pour répondre aux besoins grandissants et assurer notre résilience, la diversification de notre portefeuille énergétique n’est plus une option, mais une nécessité. L’intégration d’autres sources d’énergies renouvelables est au cœur de cette nouvelle ère pour le marché de l’énergie québécois.
Cet article vous offre une introduction complète aux différentes filières renouvelables qui façonnent l’avenir énergétique du Québec. Nous explorerons le potentiel souvent sous-estimé de l’énergie solaire sous notre climat nordique, la force motrice de nos corridors de vent, ainsi que la valeur cachée dans nos ressources de biomasse et géothermiques. Préparez-vous à comprendre comment ces technologies complémentaires dessinent un avenir énergétique plus robuste, durable et local.
Lorsqu’on pense à l’énergie au Québec, l’image des grands barrages hydroélectriques vient spontanément à l’esprit. Et pour cause : l’hydroélectricité forme le socle de notre production, assurant une base fiable et à faible coût. Toutefois, pour construire un système énergétique véritablement résilient et capable de répondre aux pointes de consommation hivernales comme estivales, il est essentiel de le voir comme un portefeuille d’investissement : la diversification est la clé.
Chaque source d’énergie renouvelable possède un profil de production unique qui peut compléter celui de l’hydroélectricité. C’est ce qu’on appelle le mix énergétique. L’objectif est de combiner intelligemment ces différentes sources pour garantir un approvisionnement stable, peu importe l’heure ou la saison.
Ensemble, ces énergies forment une équipe où chaque membre joue un rôle stratégique pour assurer la sécurité et la durabilité de notre approvisionnement électrique.
L’idée que le Québec, avec ses hivers rigoureux, n’est pas propice à l’énergie solaire est un préjugé tenace. Pourtant, les faits démontrent le contraire. Le sud du Québec bénéficie d’un niveau d’ensoleillement surprenant, souvent supérieur à celui de leaders mondiaux du solaire comme l’Allemagne. Le potentiel technique et économique est donc bien réel et de plus en plus exploité.
L’acquisition de panneaux solaires photovoltaïques ne doit plus être vue comme une simple dépense écologique, mais comme un véritable investissement patrimonial. En plus de réduire significativement la facture d’électricité, une installation solaire augmente la valeur de revente d’une propriété. C’est un argument de poids qui transforme le toit d’une maison en un actif productif.
Pour maximiser la production, plusieurs facteurs sont à considérer, mais il est important de démystifier certaines idées reçues.
Le Québec possède l’un des plus importants gisements éoliens au monde, une ressource naturelle invisible mais extrêmement puissante. La filière éolienne s’est solidement structurée au fil des ans, de la fabrication des composantes à l’exploitation des parcs, générant des retombées économiques majeures dans les régions.
La force de l’éolien réside dans sa complémentarité avec l’hydroélectricité. Les vents sont souvent plus forts et plus réguliers pendant les mois d’hiver, précisément lorsque la demande en électricité pour le chauffage atteint son sommet. Cette production accrue permet d’économiser l’eau de nos réservoirs, qui peut alors être utilisée durant d’autres périodes.
La géographie du Québec a créé des zones exceptionnellement propices à l’énergie éolienne. Des régions comme la Gaspésie, la Côte-Nord et le Bas-Saint-Laurent sont de véritables « corridors de vent » où les conditions météorologiques permettent une production fiable et à grande échelle. Le choix d’un site pour un parc éolien est un processus complexe qui intègre des analyses techniques (potentiel de vent), environnementales (impact sur la biodiversité) et sociales (acceptabilité, paysage, bruit).
L’avenir de l’éolien québécois pourrait se jouer au large. Le golfe du Saint-Laurent présente un potentiel immense pour l’éolien en mer (offshore). Bien que les défis technologiques et les coûts soient plus élevés, les vents y sont plus forts et plus constants, promettant une production d’énergie encore plus importante et stable.
Au-delà du soleil et du vent, le Québec regorge de ressources énergétiques souvent méconnues mais particulièrement adaptées à son contexte. La biomasse et la géothermie sont deux piliers complémentaires de notre transition énergétique.
La biomasse consiste à produire de l’énergie à partir de matières organiques. Le potentiel du Québec est immense et diversifié. Pour l’exploiter pleinement, il est essentiel de réaliser un « cadastre de la biomasse », soit un inventaire précis des ressources disponibles sur un territoire.
Le gaz naturel renouvelable (GNR) issu de la biomasse est particulièrement stratégique pour décarboner des secteurs difficiles à électrifier, comme le transport lourd ou certains procédés industriels.
La géothermie utilise la chaleur stable du sous-sol pour chauffer et climatiser les bâtiments. Bien qu’elle ne produise pas d’électricité directement à grande échelle au Québec, elle représente une solution d’efficacité énergétique extraordinairement performante, réduisant drastiquement la consommation électrique liée au chauffage et à la climatisation.
La transition énergétique ne se limite pas à la production d’énergie ; elle nécessite aussi des solutions pour la stocker et l’utiliser de manière flexible. L’hydrogène vert et les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) sont deux technologies clés pour l’avenir du réseau québécois.
L’hydrogène vert est produit par électrolyse de l’eau en utilisant de l’électricité renouvelable. Il ne s’agit pas d’une source d’énergie primaire, mais d’un vecteur énergétique. Au Québec, il est envisagé non pas comme une solution universelle, mais comme une solution de niche pour des applications très spécifiques où l’électrification directe est impossible ou trop coûteuse. Son rôle est stratégique pour :
Les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) sont comme de gigantesques batteries rechargeables. Elles utilisent deux réservoirs à des altitudes différentes. Lorsque l’électricité est abondante et peu chère (par exemple, la nuit, avec une forte production éolienne), l’eau est pompée du réservoir inférieur vers le supérieur. Lorsque la demande d’électricité est forte, l’eau est relâchée vers le bas, passe dans une turbine et produit de l’électricité. Ce système de stockage permet une synergie parfaite avec les énergies intermittentes comme l’éolien et le solaire.
La transition énergétique est aussi une formidable opportunité de développement local et d’appropriation citoyenne. Partout au Québec, des municipalités, des MRC et des communautés autochtones évaluent leur propre potentiel de production pour transformer leurs ressources locales en retombées économiques concrètes.
Plusieurs modèles permettent aux communautés de devenir des acteurs de leur avenir énergétique :
Ces initiatives renforcent l’acceptabilité sociale des projets, créent des emplois locaux et favorisent une plus grande résilience. En s’appuyant sur des politiques de soutien comme les appels d’offres ciblés, le Québec peut accélérer cette transition énergétique portée par et pour les territoires.

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